D'un côté comme de l'autre, la clé de cette affaire, c'est l'action !

Publié le par Petit cancre

Consigne : Il s'agit d'écrire un texte contenant six phrases imposées, six phrases empruntées au livre de Paul Auster "Revenants" :

- Mais la ressemblance est frappante

- La femme retourne à sa table avec l'air d'aller un peu mieux

- D'un côté comme de l'autre, la clé de cette affaire, c'est l'action

- Dieu sait que ça doit bien exister

- Bah, tout travail a sa routine

- Dans ce cas, pourquoi ce mystère ?

Comme toujours lors de l'atelier, le temps imparti pour rédiger est limité, l'imagination, elle, a toute liberté !

 

Texte de Marielle :

L'inspecteur de police repose le portrait robot; il est stupéfait! Ça n'est pas sa femme  mais la ressemblance est frappante.

Il est secoué sous le coup de cette découverte. Pourtant Dieu sait que ça doit bien exister, des jumeaux « physiques » sans aucun lien de parenté; connus en tous cas.

Il est cependant perplexe: y aurait-il un pan inconnu de lui dans l'histoire familiale de son épouse? Dans ce cas, pourquoi ce mystère?

Dès ce soir il va adroitement l'interroger sur son parcours et celui de ses parents et de ses frères et soeurs dont il réalise ne rien connaître. Il a l'habitude, bah, tout travail a sa routine; elle ne rendra compte de rien et sera heureuse qu'enfin il s'intéresse à elle..............

Au moment du dîner, il laisse malencontreusement tomber le portrait robot, avec le signalement de cette meurtrière présumée.

Son épouse le découvre par terre et pousse un cri d'effroi; il accourt, la soutient; la femme retourne à sa table avec l'air d'aller un peu mieux........Elle est toujours livide et ne comprend pas: elle s'est seulement reconnue......en quelque sorte.

Les mots sortent alors de sa bouche, se bousculent sur ses lèvres; elle n'en finit pas d'expliquer le fonctionnement tortueux et compliqué de sa famille.

Elle ne s'y reconnaît pas, ou plus.

A bout de force elle s'endort sur le canapé; l'inspecteur, tendrement, la couvre du plaid. Il songe alors d'un côté comme de l'autre, la clé de cette affaire c'est l'action et prépare son plan d'intervention pour le petit matin............

 

 

Texte de Marie-Christine :

Accoudé au zinc, Paul finit sa bière tout en tenant conversation avec le propriétaire du bar « L'Espérance ». Il lui parle tout bas ce qui intrigue la clientèle des habitués.

L'un d'eux l'interpelle : « pourquoi chuchotes-tu ainsi ? »

- Ça ne te regarde pas et ça n'a pas d'importance: lui répond Paul

- Dans ce cas, pourquoi ce mystère ? : demande aussitôt Léon

- Si les poules avaient des dents, je t'en tiendrai informé : lance Paul.

- Des poules avec des dents, Dieu sait que ça doit bien exister ! : rétorqua Léon

- Ouais, ta femme par exemple ! Ricane Paul

- C'est pas une poule ! : invective Léon.

- Mais la ressemblance est frappante : pouffe aussitôt Paul dans un rire gras.

La femme de Léon devient alors rouge de colère. Déjà elle secoue son mari, lui disant : « Tu ne vas pas laisser passer ça, c'est ton travail d'homme que de laver mon honneur dans cette affaire ».
Et Paul de répondre : Bah, tout travail a sa routine. S'il faut en venir aux mains, nous y viendrons ! »
Aussitôt dit, la femme retourne à sa table, avec l'air d'aller un peu mieux.
Paul s'approche alors de Léon et lui dit :
« D'un côté comme de l'autre, la clé de cette affaire c'est l'action. Et qui dit action, dit réaction. Donc en réaction à tes propos discourtois envers mon épouse, offre-moi une bière et on est quitte. Excuse-toi auprès de Madame et on sera doublement quitte. Alors ? Demande Paul. Et Léon de lui répondre :

- Quitte ou double ? Pour moi ce sera double. Une bière pour toi et une pour moi. Et c'est pas une poule qui entamera la complicité entre deux coqs !...

 

 

Texte de Dominique :

L’homme arrive le premier dans ce discret bar de centre-ville. En costume impeccable, l’air sûr de lui, un visage à la Georges Clooney. La femme arrive quinze minutes plus tard, et le rejoint à la petite table où il s’est installé. Les cheveux en bataille, la jupe froissée, elle s’excuse de son retard. Elle a eu du mal à trouver. Elle n’est pas descendu au bon arrêt de bus, elle a demandé son chemin à des gens qui l’ont mal renseignée. « Des abrutis… » dit-elle, « et encore je suis polie ». Lui sourit, dit que ce n’est pas grave.

Les sites de rencontre sur internet, cela offre parfois des rendez-vous improbables. L’homme se dit que trouver une femme avec un brin de tenue, cela ne devrait pas être si difficile ! Dieu sait que ça doit bien exister. Celle-ci parle en mâchant un chewing-gum, en le mastiquant sans discontinuer. C’est pour ne pas fumer, dit-elle. On dirait une vache, pense l’homme. Non, quand même pas, les vaches ne pensent pas à arrêter de fumer. Mais la ressemblance est frappante.

Elle l’interroge sur sa vie, lui répond laconiquement. Elle lui dit que ce n’est pas grave s’il ne sait pas bien parler, que elle, elle ne sait pas bien écrire, que c’était une copine qui écrivait  les messages sur internet, comme Cyrano de Bergerac, quoi ! Elle dit que si on veut trouver pantoufle à son pied, faut user de stratagèmes… Mettre une photo d’une copine à sa place, se faire aider pour écrire les messages, mentir sur son âge, son travail… D’un côté comme de l’autre, la clé de cette affaire, c’est l’action.  Faut se bouger !  dit-elle. Lui dit qu’il n’a pas menti, que cela le meurtrit un peu, toutes ces libertés avec la vérité. Elle répond que si elle avait mis qu’elle était caissière dans une grande surface, il ne se serait pas déplacer. Lui dit que si, sûrement. Enfin, peut-être. Que le travail de caissière était très utile, indispensable. Elle dit qu’elle voudrait faire autre chose, parce qu’elle en a marre de faire tout le temps la même chose. Bah, tout travail a sa routine, répond–t-il. Et toi, qu’est-ce-que tu fais, tu ne me l’as jamais dit ? l’interroge t-elle. Je …fais de l’accompagnement de personne, balbutie t-il. Tu les accompagnes où ? demande t-elle. Et moi, tu veux bien m’accompagner ? plaisante t-elle. C’est-à-dire que c’est assez spécial…

Tu m’as dit que tu aimais la vérité ! Dans ce cas, pourquoi ce mystère ?

Je suis croque-mort, répondit-il, j’accompagne les gens dans leur dernière demeure.

La femme se leva de table précipitamment, se dirigeant à toute vitesse vers les toilettes.

L’homme en profita pour s’éclipser.

Au bout d’un moment, la femme retourne à sa table, avec l’air d’aller un peu mieux.


Texte d'Elisabeth :

L’autre jour, en faisant la queue pour prendre des billets à l’opéra, dans une longue file d’attente et devant une porte fermée (les réservations commençant dans deux heures…), je  me suis retrouvée entourée de personnages qui s’interpellaient les uns les autres, certains racontant leur vie au premier venu, comme pour conjurer le morose de la situation.

Je les regardais, cherchant à imaginer ce que pouvait être leur vie au quotidien, pour conclure : « Bah, tout travail a sa routine ». Passons à autre chose…

Et ce jeune père de famille qui se relaie avec sa femme pour garder la place et distraire les enfants, je ne l’avais jamais vu, mais la ressemblance est frappante avec un de mes anciens voisins : le monde est petit… en quelques années, il aurait déjà trois marmots ! Enfin, Dieu sait que ça doit bien exister, des vies qui s’épanouissent en si peu de temps… D’un côté comme de l’autre, la clé de cette affaire, c’est l’action.

En tous cas, si c’est lui, on peut dire qu’il n’est pas resté les bras croisés à attendre que ça arrive. Rester faire le piquet ici dans le froid, ce n’est sûrement pas son truc…

Pour moi qui fais seule le planton, comme ma voisine du reste, heureusement que j’ai un journal dans mon sac…

Tiens, d’ailleurs, je vais le lui proposer, ce sera une façon d’entamer la conversation.

Bien m’en a pris, car en regardant les gros titres, elle allait de découverte en découverte. « ça alors, qu’est-ce que c’est que cette histoire d’apéro-géant ? »

- On ne sait pas qui l’a organisé, lui dis-je pour attiser sa curiosité…

 - Ah bon ! mais dans ce cas, pourquoi ce mystère, me lance t-elle.

- Je ne sais pas… Toujours est-il qu’ils étaient au moins 5000 et qu’il n’y a pas eu plus de dégâts qu’un week-end comme un autre…

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J
<br /> Génial ton blog, tu m'avais caché cela !!! Merci de mettre le mien en lien. Je vais pouvoir aller de temps en temps lire ces petits textes sympas!!!<br /> <br /> <br />
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